Les tendres regrets
Susie Napper et Margaret Little, violes de gambe
Concerts a deux violes esgales du Sieur de Sainte-Colombe
«Un rendez-vous avec l’intemporalité – Les deux basses de viole conversent et vibrent au même diapason, dans des pièces plus expressives les unes que les autres.» Guy Marceau, La Presse, Montréal, juillet 2003
La musique de chambre du XVIIe siècle français, en particulier les remarquables compositions pour deux basses de viole de Monsieur de Sainte-Colombe, révèle un caractère intime de l’expression musicale que notre perception du Grand Siècle tend à négliger. Cette musique reflète l’évolution du goût des plaisirs privés, dans un langage à la fois touchant et discret, évoquant un monde où liberté et intimité vont de pair.
La poussière du temps a recouvert la plupart des traces de la vie de Monsieur de Sainte-Colombe. La vision romantique du grand gambiste que dépeint Alain Corneau dans son film Tous les matins du monde s’érode à mesure que de nouveaux faits sont mis au jour. On a cru, un temps, qu’il s’agissait d’Augustin d’Autrecourt, un reclus introverti, mais on a bientôt reconnu Jean de Sainte-Colombe, bourgeois de Paris, père de deux filles et un garçon, probablement tous musiciens. Les Sainte-Colombe étaient vraisemblablement huguenots, ce qui leur aurait fermé les portes de la cour comme à tous les protestants.
Intitulée Concerts à deux violes esgales, l’extraordinaire collection de 67 pièces de Monsieur de Sainte-Colombe ouvre tout grand l’éventail des possibilités expressives de la viole. Employant une vaste palette de timbres, Sainte-Colombe exploite la grande tessiture de l’instrument, se complaisant dans les sonorités particulières de chaque registre : l’aigu plaintif, le médium envoûtant, la basse rauque.
Ce programme de Concerts contrastés offre un aperçu du langage musical unique et touchant de Sainte-Colombe et du goût de la musique expérimentale au XVIIe siècle.
Disponible chez ATMA Classique : Les tendres regrets
Extrait audio : (Chaconne) Les Couplets de Sainte-Colombe